BERNABEU
Manuel
Né le 28 août
1925 à Pouzolles (Hérault) ; ouvrier agricole ; militant communiste ;
premier secrétaire fédéral de 1957 à 1959, et de 1964 à 1966 ; candidat du
parti communiste aux élections législatives de 1962 et 1968.
Manuel Bernabeu
était le fils de deux militants communistes d’origine espagnole. Son père était
ouvrier agricole et sa mère sans profession. Après avoir obtenu le certificat
d’études primaires, il travailla aussi comme ouvrier agricole. Il adhéra aux
Jeunesses communistes en août 1944 et au parti communiste en 1945 ainsi qu’au
syndicat CGT des ouvriers agricoles. Il fut dispensé du service militaire en
1945. Pendant quelques mois, de novembre 1947 à juillet 1948, il travailla
comme ouvrier métallurgiste chez Renault à Boulogne-Billancourt. Revenu dans
l’Hérault, il fut engagé comme ouvrier agricole au domaine d’Amilhac près de
Servian.
Remarqué par
Raoul Calas en 1946, il fut appelé à l’école fédérale de l’Hérault en 1946.
D’abord secrétaire de cellule, il devint secrétaire de section en 1949 puis
secrétaire fédéral en 1953 alors que le premier secrétaire était Michel
Schuwer. Il conserva ce poste de 1956 à 1958 quand Georges Carrière succéda à
Michel Schuwer. En mai et juin 1953 il était allé suivre une formation destinée
au perfectionnement des dirigeants fédéraux à l’école centrale du parti. Il fut
élu premier secrétaire fédéral en 1957 : c’était l’époque où le parti communiste
pratiquait une politique d’ouvriérisation de ses cadres. Effectivement, en
1957, le secrétariat fédéral était composé de trois ouvriers agricoles. En
1959, Manuel Bernabeu fut remplacé par Paul Balmigère, lui-même ouvrier
agricole qui avait été appelé jusque là à siéger au comité central à Paris où
il était le secrétaire et l’homme de confiance de F. Billoux. Manuel Bernabeu
restait deuxième secrétaire, spécialement chargé de l’organisation du parti. En
1963, toujours avec Paul Balmigère, il était secrétaire fédéral adjoint. Il
figura parmi les signataires d’un texte de soutien à Paul Balmigère dont
l’élection de 1962 était contestée par le candidat UNR mais fut finalement
confirmée par une partielle en juin 1963. C’est en 1964 que Manuel Bernabeu
retrouva le poste de premier secrétaire, jusqu’en décembre 1966, où le journaliste
Maurice Verdier le remplaça et où il fut chargé de la propagande, toujours en
tant que deuxième secrétaire.
Il fut permanent
à temps plein entre 1961 et 1968 et dans cette période, suivit six fois une
école d’un mois de son parti. Il exerça donc des responsabilités à une époque
particulièrement difficile, où le parti communiste était isolé parmi les
gauches et où il fallut affronter de graves crises politiques, lors du
renversement de la IVe république en 1958, des troubles liés à la
guerre d’Algérie et à la crise de 1968. Dans l’Hérault, le parti communiste qui
avait compté 13 000 adhérents à la Libération, n’en avait plus que 6 200 en
1958. Manuel Bernabeu militait aussi au Mouvement de la Paix depuis 1950.
Manuel Bernabeu
représenta le parti communiste dans la deuxième circonscription de Montpellier-Lodève
aux législatives de1962 et de 1968 : en 1962, il fut devancé par Paul Coste-Floret,
élu dès le premier tour. Mais il était arrivé en deuxième position, avec 27 %
des suffrages exprimés. La conjoncture était très différente en juin 1968
puisque l’UDR obtint quatre des cinq sièges à l’assemblée. Manuel Bernabeu
n’accéda pas au second tour mais fit un score honorable avec 15 % des voix. Il
se retira à Montpellier. Il resta membre du Bureau fédéral jusqu’en 1974 et au
comité fédéral jusqu‘en 1985.
SOURCES :
Archives du comité central du parti communiste français (composition du comité fédéral
de l’Hérault). — Arch. dép. de l’Hérault, 676 W 195 parti communiste. — idem,
524 W 28 législatives de novembre 1962 — idem, 769 W 1 législatives de 1968 — Midi
Libre, 10 juin 1963, législative partielle de Béziers-Bédarieux — Le
Travailleur du Languedoc, 1964 à 1966.
Hélène CHAUBIN.
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